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L'évolution de la consommation française de 1945 à nos jours
11 janvier 2014

I-a Une période de prospérité exceptionnelle

Nous sommes au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. L’Europe est en ruines : un bilan psychologiquement écrasant de près de 70 millions de morts, et d’immenses pertes matérielles. La guerre n’a épargné personne en Europe, tant physiquement que moralement. L’espoir d’un âge de paix et de renouveau est encore plus fort en 1945 qu’il ne l’a été après la guerre de 1914-1918.

 L’économie de la France toute entière, comme celle des autres pays d’Europe, est à reconstruire. Le pays connaissait à la fin de la guerre son lot de pénuries alimentaires et de chômage. Mais le président De Gaulle a de l’espoir et croit en un retour de la croissance économique, qu’il considère comme l’objectif principal. Ce sera lui, l'homme de la reconstruction, mais c’est aussi en grande partie grâce au plan Marshall, lancé en 1948, que la France peut se relever. On constatera qu’ajoutée à une forte volonté nationale, l'aide américaine a permis d’ouvrir la voie à des années de prospérité sans précédent.

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Charles de Gaulle s'adresse au peuple français

 La France connaît ainsi une reprise économique que l’on prédit passagère. Mais contre toute attente, c’est une période de près de trente années de croissance exceptionnelle qui commence. Supérieur encore à celui de la Belle-Epoque (+2% par an en moyenne), le rythme moyen de la croissance s’élève à  +5,5% entre l’après 1945 et le premier ralentissement dû au choc pétrolier en 1973 (+2%). Un taux record qui tient du miracle, et que les économistes n’expliquent pas complètement au regard de l’impact des facteurs de la croissance qui sont le capital et  le travail. Car d’après toutes les analyses quantitatives, le taux de croissance annuel moyen de cette période devait être de "seulement" 2%. Les Trente Glorieuses sont-elles un mythe économique ? Elles nous apparaissent en tout cas comme la concordance de différents facteurs historiques, et par un souffle de dynamisme contagieux qui a porté ses fruits. 

La France vit de nombreux et profonds bouleversements dans ses différents secteurs d’activité. La modernisation de l’économie est portée par l’innovation technologique, elle donne naissance à de nouvelles méthodes pour augmenter la productivité. Les campagnes voient arriver presque du jour au lendemain la mécanisation, qui va être à la base de l’agriculture productiviste. Cependant, plus que l’agriculture, c’est l’industrie qui porte la croissance avec une nette augmentation du nombre d’employés et de la part représentée dans le PIB.

Les Trente Glorieuses c’est aussi et enfin la tertiarisation, qui représente 50% de la population active et la même part du PIB en 1973. On assiste à un vrai essor des services et particulièrement à des mutations du secteur de la distribution. Après l’apparition du concept du libre-service alimentaire en 1948, les premières grandes surfaces voient le jour : en 1957, Goulet-Turpin lance la construction du premier supermarché à Rueil, en région parisienne. Puis en 1963 c’est le premier hypermarché (un Carrefour) qui ouvre en Ile-de-France à Sainte Geneviève des Bois. Là encore, on retrouve l’influence des Etats-Unis, où l’on fait déjà ses courses au supermarché depuis les années 1920.

Les chariots de Goulet-Turpin déroutent quelque peu les clients...

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Commentaires
I
Ça fait peur de réaliser que cette période de prospérité financière est venue après une guerre mondiale. Quand on y pense, c’est assez logique. La guerre équivaut à la destruction. La destruction mène vers la reconstruction. Bien entendu, la reconstruction d’une société cause la création d’emploi, ce qui enclenche un gonflement dans l’activité économique mondiale. Je ne pense pas que les trente glorieuses sont un mythe économique. Leur racine est la 2e guerre mondiale, et ce n’est pas rassurant.
L'évolution de la consommation française de 1945 à nos jours
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